La poche en soie
2017
Texte
La topographie anecdotée du hasard (Performance) - Musee d’Art Moderne et Contemporain, Strasbourg.
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Enquête
sur un objet.
Dans « La
Topographie anecdotée du hasard », Daniel Spoerri
commente les objets se trouvant sur sa table de travail, dans sa
chambre d’hôtel, rue Mouffetard à Paris, le 17 octobre 1961 à
15h41.
Il les
fige comme dans un de ses tableaux pièges, par écrit en les
numérotant de 1 à 80, et en réalise un relevé topographique. Les
notices sont descriptives ou évoquent des souvenirs liés à ces
objets.
J’utilise
les quelques lignes concernant le n°17 comme premiers indices d’une
investigation.
Je tente
d’approfondir les variations formelles et matérielles possibles de
cet objet.
En tant
que lectrice, j’entre dans leur intimité, j’imagine Vera qui
s’applique à découdre ses poches, le corps courbé sur
l’ouvrage posé sur ses genoux, je vois sa manière de tirer le
tissu de soie, je connais sa satisfaction une fois la tâche
accomplie, je l’imagine secouer la robe et l’enfiler. Mes
connaissances techniques m’ont permis de réaliser une sorte
d’archéologie du geste. Chaque étape est reconstituée tout en
laissant une part de doute, ou de choix multiples, la trame par
exemple n’est pas incontestable, et s’il s’agissait d’un
jersey de soie ?
Entrer en
contact avec un objet par les mots laisse une part de liberté
formelle aux choses, qui sont filtrées par la conscience et la
capacité d’imagination des lecteurs. Leur esthétique et
significations restent infiniment variables.